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Abelé 1757
1757
Collaboration Abelé 1757 x Ercuis

Orfèvrerie Ercuis, prendre le temps de se distinguer

18 novembre 2022

Depuis plus de 150 ans, les artisans de haute orfèvrerie Ercuis & Raynaud se distinguent par un savoir-faire unique au monde. Intemporelles, les créations prestigieuses de la manufacture de l’Oise revendiquent l’art de partager des moments hors du temps. Pour la cinquième plus ancienne Maison de champagne, le Directeur Général Ercuis & Raynaud – Antoine De Remur – revient sur la quête de perfection qui anime Ercuis depuis 1867.

Antoine De RemurDirecteur Général Ercuis & Raynaud

Pour mieux comprendre votre rôle au sein d’Ercuis, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

J’ai toujours travaillé dans l’univers de la maison et des arts de la table. D’abord, dans le textile dédié aux particuliers et à l’hôtellerie-restauration. Puis durant douze ans chez Guy Degrenne qui est une très belle maison, très connue en France, sur un positionnement milieu de gamme.

Après avoir passé deux ans à m’occuper de l’intégralité de leurs activités commerciales, que ce soit la partie hôtellerie-restauration dans le monde entier et la partie retail, j’ai été approché en février 2018 pour rejoindre les sociétés Ercuis & Raynaud afin d’apporter une nouvelle direction et un souffle nouveau.

Pourriez-vous revenir sur l’histoire d’Ercuis ?

L’histoire d’Ercuis est fabuleuse et vraiment unique. Elle démarre à la fin du XIXᵉ siècle, dans le village d’Ercuis. Elle fut créée par un local du nom d’Adrien Ernest Pilon, curé de son village. En 1867, il décide de monter une entreprise qui fabrique des outils religieux à côté de son propre ministère.

À cette époque, l’exode de la province vers Paris commençait. Au-delà de l’envie d’entreprendre, il avait la volonté de fixer les habitants du village. Grâce à l’engouement pour les arts de la table, il décide d’ouvrir son métier d’outils religieux vers des articles d’arts de la table.

Jusqu’au moment où cette nouvelle activité a pris une proportion suffisamment importante pour qu’on le rappelle à l’ordre et qu’on lui dise « Ecoutez cher Monsieur. Il va falloir choisir entre ce métier, votre ministère et le métier que vous avez commencé à épouser ». Il a complètement changé de vie et fait le choix de l’activité industrielle.

La première boutique Ercuis est née en 1880 à Paris et ce fut le démarrage d’une aventure qui perdure encore sur le site historique d’Ercuis au nord de Paris, dans l’Oise.

Après tant d’années d’existence, qu’est-ce qui fait la renommée d’Ercuis ?

Une renommée, ça se construit. Celle d’Ercuis a été bâtie avec toutes les tables des palaces et les chefs avec lesquels on travaille. Ce sont aussi des paquebots mythiques tels que le France et le Normandie que nous avons équipés.

La renommée d’Ercuis repose également sur ses produits. Par le passé, de nombreuses maisons d’orfèvrerie existaient. Beaucoup ont fermé. D’autres ont été reprises par de très grandes maisons d’orfèvrerie. Ce fut notamment le cas pour Ercuis avec des sociétés extrêmement prestigieuses telles que Ravinet d’Enfert, Peter ou encore Saint-Hilaire, dont on parle moins mais qui a laissé une trace dans l’entreprise. Ce qui fait la particularité d’Ercuis, c’est la grande variété de son catalogue. De par son histoire monumentale, la richesse de ses créations et ses créateurs internes.

Pouvez-vous nous expliquer l’importance des valeurs qui guident Ercuis ?

Une des premières valeurs d’Ercuis est la constance. La société travaille dans les arts de la table. Nous aurions pu, comme d’autres maisons, vouloir sortir de notre univers. Cela est d’autant plus facile quand les entreprises rencontrent des difficultés. Le réflexe serait de dire « On va peut-être mieux réussir ailleurs ».

Nous avons toujours voulu éviter cette tentation et je le rappelle régulièrement à mes équipes. Nous devons réussir à garder nos créations et notre maison, sur la table et rien que sur la table. Avant de s’égarer dans d’autres voies de développement, il faut savoir être fort sur son métier d’origine. Là ou les gens nous attendent afin de tenir notre promesse vis-à-vis de nos clients.

La seconde est la qualité. Nos prix sont peu discutés car nous proposons avec nos équipes et nos orfèvres, une qualité exceptionnelle. Nos produits doivent avant tout être intemporels. Nous pouvons rapprocher ce point avec la tendance actuelle au fast retail : on achète, on jette. Ercuis propose totalement l’inverse. Nos produits doivent traverser le temps. Cette volonté se traduit par la nécessité à créer des objets qui traversent les époques tout en étant beaux par nature.

Certains produits de nos collections ont été créés il y a des dizaines d’années et sont encore très modernes. Nous faisons tout pour que nos collections restent vivantes pour permettre à nos clients de les sortir à toutes les époques.

Comment revisitez-vous les codes de la table et quelles sont les nouvelles tendances ?

Ce n’est pas tant nous qui revisitons les codes de l’art de la table. Ercuis va créer et apporter des idées, un décor et des fonctionnalités. Nous pouvons donner une direction à l’utilisation d’un produit. Mais le plus intéressant reste la façon dont nos clients vont l’utiliser. Prenons l’exemple d’un seau à champagne. Certains de nos clients vont l’utiliser pour y mettre des fleurs parce que c’est extrêmement beau et le rendu est exceptionnel. Il peut également être utilisé dans des centres de table. Le détournement des produits et l’utilisation qui en est faite se passe avant tout chez nos clients.

Ensuite, le client vient chercher chez Ercuis des produits qui lui permettront de composer des tables. Une tendance forte est la création de tables complètement dépareillées. Ça peut être extrêmement beau, notamment quand on assortit des articles plutôt anciens ou avec une histoire, que l’on mélange des choses de couleurs différentes, avec des manches différents, voire de compléter avec aussi une vaisselle et des verres dépareillés.

C’est un aspect très décomplexant par rapport au protocole nécessaire des ambassades, des présidences ou de lieux extrêmement prestigieux que nous équipons. Nos collections Miroir ou Art Déco donnent la possibilité à nos clients de choisir des manches différents, avec des gravures différentes, avec des couleurs de tête différentes, avec des couleurs de laques différentes…

Régulièrement, des clients nous disent « Aujourd’hui, je prends un service avec des têtes cuivrées pour le repas. En revanche, pour le café, je préfère des têtes noires ou des têtes en métal argenté classique ». Au travers des choix qu’ils vont faire lors de leurs achats, ils vont d’eux-même s’amuser avec nos produits en créant des tables différentes.

Quelle est la définition du luxe selon Ercuis ?

La définition du luxe est quelque chose de très personnel. Votre luxe et le mien ne sont pas forcément les mêmes. Cela peut être le temps, la rareté, une montre, une voiture… Cela peut être plein de choses en fait.

Ercuis existe pour offrir des objets exceptionnels. Se faire plaisir est un luxe. Il y a une forme d’hédonisme derrière nos produits. Lorsqu’une personne achète un produit, qu’il s’agisse d’une montre ou d’un bijou, elle cherche obligatoirement à renvoyer une image de soi vers l’extérieur. C’est la même chose avec l’art de la table, surtout dans un contexte de réception : on veut faire plaisir à ses clients.

Dans le domaine de la gastronomie, un chef va chercher à marquer une intention que ce soit dans la cuisine ou la façon dont il va habiller sa table. Le client est très sensible à ce type d’attention. Donc le luxe, c’est une attention vers soi. Une attention vers l’autre de manière simultanée.

C’est le rare, c’est l’exceptionnel, c’est la différence. C’est s’inscrire dans la différence avec quelque chose qui valorise, et qui traverse les époques. À notre niveau, cela se traduit par beaucoup d’exigence en apportant quelque chose d’exceptionnel et de différent à quelqu’un qui va vouloir l’acquérir pour soi ou pour faire plaisir autour de lui.

Est-ce que les personnes dans vos ateliers sont des artisans, des artistes ou des orfèvres ?

Il faut faire la différence entre l’artiste, c’est-à-dire celui qui va designer un produit et nos artisans qui vont le créer. Ces derniers sont à la fois des artisans et des orfèvres de très haut niveau. Nous avons dans nos ateliers de production des carrières d’une longévité absolument incroyables.

La plupart veulent rester et mettent beaucoup de temps à déclarer le moment de partir. Il faudrait presque envoyer un fourgon de police pour venir les chercher quand sonne le départ en retraite. Moi-même, cela fait plus de 30 ans que j’ai épousé ce métier. On s’y sent bien et je ne le quitterai jamais.

La matérialité de nos produits est quelque chose de fascinant. Il faut quand même rappeler qu’il s’agit à la base d’un rondin de métal, que ce soit du maillechort, de l’argent massif ou de l’acier… on va les transformer et leur donner une beauté absolument incroyable. Voir un tourneur faire un gobelet en argent massif juste avec un tour et un outil, c’est un petit miracle. Donc ce sont à la fois des artisans, des orfèvres et des experts dotés d’un talent incroyable.

Le thème central de vos créations est « l’art de se distinguer ».
Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il y a eu naturellement une double lecture dans l’art de se distinguer : en étant différent des autres et dans le sens de la « distinction ». Au cours du siècle dernier, beaucoup d’entreprises du secteur ont disparu. Ercuis est une maison confidentielle qui a su maintenir son cap. Nous ne sommes pas une marque de mode et nous ne jouons pas avec. Nous évitons de sortir de notre territoire.

Lorsqu’un client vient chez Ercuis, il a déjà une intention. Celle de trouver une marque confidentielle des arts de la table. Ils ne cherchent pas un phénomène de mode, mais une orfèvrerie chic et historique. Il y a également un parti pris esthétique unique à venir chez nous plutôt que chez d’autres confrères. Avant tout, notre client cherche à se distinguer en ayant une table qu’il ne retrouvera nulle part ailleurs.

Cette notion est également valable pour un chef étoilé ou un palace. Quand vous saisissez toute l’énergie qu’il faut pour bâtir ces lieux d’exception, il est important d’aller au bout de la démarche. Nous les incitons à se distinguer encore plus en s’équipant différemment des confrères. Une fois à table, leur client est en contact direct avec des produits sur-mesure et unique.

Quelle est la relation d’Ercuis avec le temps ?

À l’inverse du secteur de la mode, nous créons des produits intemporels. Quand on connaît l’investissement nécessaire pour lancer un produit, c’est quelque chose de très engageant. On va déjà essayer de lui donner une cohérence par rapport à la marque. On peut également amener de nouvelles fonctionnalités en considérant qu’elles soient dans l’air du temps, mais pas que… Notre objectif reste et restera de s’inscrire dans une intemporalité pour nos produits et nos collections.

Texte – Geoffrey Chateau | Photo – Julien Gérard-Maizières

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